Alzon


Alzon, Ordo ab chao #3

Alzon et le surimpressionnisme

Alzon1, peintre du début du XXe siècle, emprunta son nom à celui d'un mathématicien de l'Antiquité, dont la Summa geometrica est l'œuvre centrale (malheureusement perdue, et indirectement connue par le témoignage de Dom Munius, dans Opus mathematicum, III, Alzo).

Alzon le peintre, lui, fut le créateur de l'école surimpressionniste, dont la technique utilisait les surimpressions de calques, chaque couche correspondant à un niveau de perception de la réalité dont, à un moment magique, le lien secret montait à la surface et se dégageait de façon prédominante de l'enchevêtrement des lignes.

Selon l'idée d'Alzon, de la superposition des calques, de l'imbrication des différentes images, le peintre verrait jaillir son œuvre : « [...] les lignes alors se mêleraient pour donner naissance au tableau définitif » (Alzon, cité par Yves Gaillard, dans son texte Le Train de 21 h 20, p. 5).


1. Selon toute vraisemblance, le véritable nom d'Alzon serait Gilles Davray.

La période cathartique

Par la suite, après sa rencontre avec David Ellis, dans les années 20, il continua ce principe et réutilisa ce même procédé — la superposition des calques — pour élaborer son œuvre cathartique, mais, cette fois, la machine seule créait les calques, point par point! Il utilisa des techniques d'animation cinématographique pour permettre à l'inconscient de lire les formes induites par le mouvement des lignes, à l'écoute du Tout-Autre !

Le visiteur de la galerie d'Alzon ne pouvait pas parcourir les animations cathartiques avec un esprit impatient : les images, comme des ombres, des silhouettes cachées derrière un épais brouillard, ne se révèlaient que peu à peu, lorsque l'esprit se détendait, que le regard s'apaisait. Alors les formes — personnages, animaux, ruisseaux, arabesques, reliefs et flots divers... — émergeaient du chaos, évoluaient, se distordaient, disparaissaient, poussées ou emportées par des courants subits, charriant d'autres visions, sans cesse, sans cesse renouvelées...